avant-projet de décret

notice mise à jour en 2020

Dans certaines entités fédérées, texte soumis par un ministre à l'approbation du gouvernement ou du collège afin d'être déposé devant l'assemblée parlementaire correspondante en vue de l'adoption d'un décret.

Les trois Communautés, la Région wallonne, la Région flamande et la Commission communautaire française (COCOF) adoptent des normes législatives qui portent le nom de décret.

Les gouvernements de ces entités fédérées (ou le collège dans le cas de la COCOF) disposent du droit d'initiative en matière législative. Ils peuvent soumettre un texte au parlement devant lequel ils sont responsables (ou à l'Assemblée dans le cas de la COCOF) afin que celui-ci adopte un nouveau décret.

Lorsqu'un ministre du gouvernement wallon, du gouvernement de la Communauté française, du gouvernement flamand, du gouvernement de la Communauté germanophone ou du collège de la Commission communautaire française souhaite faire adopter une nouvelle législation, il présente à ses collègues du gouvernement (ou du collège) un avant-projet de décret. Ce texte est généralement rédigé par le cabinet du ministre. Peuvent également avoir contribué à sa rédaction l'administration dont le ministre a la responsabilité, un centre d'études, un cabinet d'avocats, un organe spécifique ou encore d'autres acteurs.

Le gouvernement (ou le collège) examine l'avant-projet après une première réunion intercabinet. Si les collègues du ministre désapprouvent le texte, ils peuvent lui demander de le retirer ou de le retravailler. En cas d'approbation par le gouvernement (ou par le collège), l'avant-projet est transmis au Conseil d'État afin que la section de législation remette un avis sur le texte. D'autres organes peuvent ou, dans certains cas, doivent également être consultés.

Les avant-projets relatifs aux budgets, aux comptes, aux emprunts et aux opérations domaniales ne doivent pas être soumis au Conseil d'État.

Si le gouvernement (ou le collège) demande l'urgence, le Conseil d'État examine le texte qui lui est soumis en principe uniquement pour vérifier si la matière abordée est bien de la compétence du niveau de pouvoir concerné.

Dans les autres cas, le Conseil d'État examine aussi la qualité juridique de l'avant-projet ainsi que sa compatibilité avec d'autres normes de niveau égal ou supérieur dans la hiérarchie des normes. Le Conseil d'État peut proposer des modifications au gouvernement (ou au collège) mais celui-ci n'est pas tenu par l'avis du Conseil d'État. Cependant, si ce dernier estime que le gouvernement (ou le collège) n'est pas compétent pour traiter des matières abordées, l'avant-projet est transmis au Comité de concertation qui peut demander au gouvernement (ou au collège) de modifier son avant-projet.

Après avoir reçu l'avis du Conseil d'État, le ministre à la base de l'initiative soumet au gouvernement (ou au collège), après un nouvel intercabinet, un texte soit identique à l'avant-projet adopté en première lecture, soit différent de celui-ci. Lorsque le gouvernement (ou le collège) s'accorde sur ce texte en seconde lecture, celui-ci est déposé sur le bureau du président de l'assemblée parlementaire afin de poursuivre son parcours législatif. Il est désormais appelé projet de décret.

Voir aussi : avant-projet de loi, avant-projet d'ordonnance

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