cinquième réforme de l’État

notice mise à jour en 2022

Transformation institutionnelle qui, en 2001, transfère de nouvelles compétences aux entités fédérées, réorganise leur financement et réforme les institutions bruxelloises.

Autre appellation : cinquième réforme institutionnelle

Lors de la quatrième réforme de l'État, certains, particulièrement du côté francophone, estimaient que le processus de réforme de l'État était achevé. D'autres, particulièrement au sein du monde politique flamand, ne partageaient pas cette opinion. En 1999, le Parlement flamand adopte à une large majorité cinq résolutions définissant les grandes orientations d'une nouvelle réforme de l'État.

Le caractère fédéral de l'État belge, affirmé lors de la quatrième réforme de l'État, va être approfondi au terme d'accords conclus entre les partis qui composent le gouvernement hexapartite dirigé par Guy Verhofstadt (VLD, coalition associant les libéraux, les socialistes et les écologistes francophones et flamands).

Les accords dits du Lambermont, conclus le 16 octobre 2000 et le 23 janvier 2001, organisent le transfert aux Régions de nouvelles compétences en matière d'agriculture, de commerce extérieur et de pouvoirs locaux : la loi communale et la loi provinciale passent très largement sous la compétence des Régions.

La réforme prévoit également un refinancement des Communautés (rendu nécessaire par la situation financière difficile de la Communauté française malgré le transfert de l'exercice de certaines compétences à la Région wallonne et à la Commission communautaire française (COCOF) effectué dans la foulée de la quatrième réforme de l'État), ainsi qu'une augmentation de l'autonomie fiscale des Régions.

L'accord dit du Lombard, conclu le 29 avril 2001, modifie l'organisation et le fonctionnement des institutions bruxelloises. Les Bruxellois néerlandophones sont désormais mieux représentés au sein du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale, dont le nombre de membres est porté à 89, répartis de manière fixe à raison de 17 pour le groupe linguistique néerlandais et de 72 pour le groupe linguistique français ; la répartition des sièges s'effectue désormais séparément entre les listes néerlandophones et francophones. Parallèlement, l'accord organise également l'élection directe des 6 membres bruxellois du Conseil flamand.

Dans la foulée de cette réforme, en 2002, les circonscriptions électorales pour les élections fédérales sont redessinées : elles correspondent désormais aux limites provinciales, à la notable exception de la circonscription électorale bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV). La scission de BHV demeure une revendication flamande de premier plan, qui va peser sur la vie politique des années 2000 et constituer l'un des éléments qui conduiront à la sixième réforme de l'État.

La cinquième réforme de l'État est la seule qui ne se concrétise pas par une réforme de la Constitution mais seulement par l'adoption de lois spéciales :

  • loi spéciale du 13 juillet 2001 portant transfert de diverses compétences aux Régions et Communautés ;
  • loi spéciale du 13 juillet 2001 portant refinancement des Communautés et extension des compétences fiscales des Régions.

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