laïcité organisée

notice mise à jour en 2020

En Belgique, ensemble d'organisations qui militent pour la laïcité de l'État et qui rassemblent des personnes athées ou agnostiques autour d'un même idéal humaniste.

La laïcité est un principe politique qui postule principalement la séparation de l'Église et de l'État. En Belgique, le terme se double d'une acception philosophique. Il désigne en effet un ensemble d'organisations, qui non seulement militent pour l'approfondissement du caractère laïque de l'État, et notamment de l'enseignement qu'il organise ou encadre, mais regroupent en outre des personnes athées ou agnostiques autour d'un même idéal humaniste. La laïcité organisée étend donc son champ d'action au-delà de ce qui concerne les relations Église/État, prenant position sur d'autres thèmes de société, comme par exemple l'égalité homme/femme, l'immigration, la lutte contre les assuétudes ou encore l'éducation sexuelle et affective. Elle développe également un réseau de conseillers laïques qui fournissent une assistance spirituelle non confessionnelle, notamment en milieu carcéral ou hospitalier, et qui proposent des cérémonies laïques à l'occasion des naissances, mariages ou funérailles ; la fête de la jeunesse laïque, organisée à l'âge des rites de passage proposés par les religions, est un autre projet de la laïcité organisée, qui reçoit une forte visibilité.

Nées dans le creuset de la libre pensée, de l'anticléricalisme et des Lumières, historiquement soutenues par la franc-maçonnerie, les organisations laïques se sont développées en Belgique parallèlement à l'affirmation d'un clivage politique majeur autour de la question philosophique. Le compromis entre catholiques et libéraux qui a présidé à la création de la Belgique en 1830-31 n'a pas résisté au redéploiement de l'influence de l'Église catholique et en particulier à son investissement du champ de l'enseignement, dans le contexte de l'ultramontanisme. L'anticléricalisme a soutenu le développement des sociétés de libre pensée, celui de l'Université de Bruxelles, ou encore la création du Parti libéral et de la Ligue de l'enseignement. La domination politique de l'opinion catholique n'a pas permis aux revendications du monde laïque d'aboutir ; aucun instrument similaire à la loi française de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État n'a été adopté. Aussi, les organisations laïques se sont-elles maintenues tout au long du 20e siècle.

Approfondissant sa structuration dès les années 1960 afin d'asseoir son caractère représentatif de la communauté des incroyants, la laïcité organisée est aujourd'hui reconnue par les pouvoirs publics comme une organisation philosophique non confessionnelle, au sens de l'article 181 de la Constitution, élargi en 1993. Depuis 2002, les organisations laïques bénéficient d'un financement public sur les mêmes bases que les cultes reconnus.

La laïcité organisée est un concept utilisé en Belgique francophone. Du côté néerlandophone, un réseau d'organisations existe également, mais leur nom fait référence plutôt à l'humanisme (Humanistisch Verbond) ou à la libre pensée (Unie Vrijzinnige Verenigingen).

Les deux grandes structures faîtières de la laïcité organisée sont le Centre d'action laïque, du côté francophone, et deMens.nu du côté néerlandophone, réunies au sein du Conseil central laïque/Centrale Vrijzinnige Raad.

Site du Centre d'action laïque

Fragments sonores (RadioPanik)

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