parité

notice mise à jour en 2024

Représentation égale de deux groupes au sein d'une assemblée, d'une institution, etc.

La parité peut être un état de fait : il se trouve, sans que cela résulte d'une décision, qu'un groupe quelconque se compose de deux catégories de membres qui sont en nombre égal (autant de femmes que d'hommes, d'employeurs que de travailleurs, de francophones que de néerlandophones…). Mais le plus souvent, le terme de parité est employé pour désigner l'obligation de composer un organe (une assemblée, une instance de concertation ou de négociation, une institution…) en deux parts égales de manière à garantir les droits de chaque groupe représenté.

Selon les époques et les enjeux, l'exigence de parité concerne des catégories variables de personnes. Ainsi, dans les pays comme la Belgique où il existe une tradition de négociation sociale, de nombreuses institutions sont composées à parts égales de représentants des travailleurs et de représentants des employeurs. Entre autres, les commissions paritaires, qui sont organisées par branches d'activité économique, réunissent des représentants des organisations représentatives des travailleurs et des employeurs du secteur considéré. Il en va de même de nombreux conseils consultatifs, d'organes de gestion au sein de la sécurité sociale, etc.

En Belgique, la parité est exigée dans des institutions – essentiellement fédérales – au sein desquelles l'autorité publique a souhaité garantir l'égalité entre les deux grands ensembles linguistiques et culturels du pays : les francophones et les néerlandophones. C'est ainsi que le Conseil des ministres est composé de manière paritaire (le Premier ministre pouvant éventuellement ne pas être pris en compte pour le calcul de la parité : on dit alors communément qu'il est « asexué linguistiquement »). Le Comité de concertation et la Cour constitutionnelle, qui jouent un rôle important dans la prévention ou dans le règlement de conflits entre les différents niveaux de pouvoir, sont également composés en nombre égal de francophones et de néerlandophones. Par contre, d'autres institutions se limitent à créer des groupes linguistiques en leur sein, qui garantissent la présence de chaque grande communauté linguistique, mais ne leur donnent pas un poids égal (par exemple, la Chambre des représentants, le Sénat et le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale).

La parité peut encore concerner des fonctions, comme dans le cas de la Cour constitutionnelle, composée en nombre égal de spécialistes du droit et d'anciens parlementaires, ou de la Commission parlementaire de concertation, composée en nombre égal de députés fédéraux et de sénateurs.

La parité peut aussi être imposée dans des enceintes internationales. Ainsi, l'Assemblée parlementaire paritaire réunit, en nombre égal, des représentants de l'Union européenne et des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).

Une forme de parité en plein essor concerne l'exigence d'égalité numérique entre hommes et femmes, qui peut être imposée aussi bien pour composer des organes politiques (qu'ils soient de type législatif ou de type exécutif) que pour la confection des listes de candidats aux élections. On parle même de « démocratie paritaire » pour désigner l'ambition de garantir aux femmes une participation à la vie politique égale à celle des hommes à tous les niveaux de pouvoir, ce qui va au-delà de la simple exigence de mixité. En Belgique, l'obligation de parité existe pour la confection des listes de candidats à toutes les élections, mais pas pour la composition effective des organes politiques (dans le cas du Sénat, il existe toutefois une exigence constitutionnelle de ne pas avoir plus de deux tiers de membres du même sexe).

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