En Belgique, dénomination par laquelle étaient anciennement désignés les projets d'instauration d'un État fédéral.
Autre appellation : fédéralisme
Au 19e siècle et jusqu'à la Première Guerre mondiale, les « séparatistes » sont essentiellement wallons. Il s'agit de militants du Mouvement wallon qui, inquiets des avancées du Mouvement flamand (notamment sur le plan linguistique) et convaincus que la Wallonie est de plus en plus négligée et défavorisée par un État belge dominé par le Nord du pays (entre autres, sur le plan économique), réclament la « séparation administrative » entre la Wallonie et la Flandre. Par là, ils entendent le fait de permettre à la Wallonie d'être reconnue comme une entité spécifique au sein de l'État belge puis de gagner une certaine autonomie par rapport au niveau de pouvoir central. Au sein du Mouvement flamand, une telle idée relativement à la Flandre reste alors très marginale.
Toutefois, lorsque, durant la Première Guerre mondiale, une « séparation administrative » entre la Flandre (comprenant Bruxelles) et la Wallonie est décrétée par l'occupant allemand (par un arrêté du gouverneur militaire de la Belgique du 21 mars 1917, mis en œuvre à partir du 4 juillet suivant), l'entreprise se solde par un échec du côté wallon. En effet, le Mouvement wallon refuse de voir ses aspirations exaucées en temps de guerre (et, donc, en dehors du cadre belge) et, surtout, au prix d'une collaboration avec l'occupant. D'autant que la séparation administrative mise en place par les Allemands ne correspond guère aux revendications wallonnes d'avant-guerre. En revanche, la manœuvre allemande est accueillie favorablement par une partie du Mouvement flamand, qui lui donne une certaine concrétisation et, même, la radicalise : le 22 décembre 1917, les activistes flamingants collaborationnistes proclament l'indépendance de la Flandre (décision qui n'est toutefois pas reconnue par l'Allemagne).
Après la Première Guerre mondiale, le projet d'une évolution institutionnelle de l'État belge selon une dynamique centrifuge reste bien vivace au sein du Mouvement wallon et est désormais solidement ancré au sein du Mouvement flamand. Mais l'expression « séparation administrative », discréditée par l'expérience des années 1917-1918, est dorénavant connotée négativement. Elle disparaît donc des discours, pour y être remplacée par celles, plus neutres mais également plus justes, d'« autonomie » puis, surtout, de « fédéralisme ».