Institution monétaire en charge du maintien de la stabilité des prix dans la Zone euro.
Autre appellation : European Central Bank (ECB)
La création de la Banque centrale européenne (BCE) en 1998 s'inscrit dans le processus de construction de l'Union économique et monétaire décidée par le Conseil européen en 1988. Elle succédait à l'Institut monétaire européen créé en 1994 pour coordonner les politiques monétaires des banques centrales des pays membres de l'Union européenne et préparer l'introduction de la monnaie unique.
Depuis le 1er septembre 1999, la Banque centrale européenne, dont le siège est établi à Francfort (Allemagne), est responsable de la politique monétaire dans la Zone euro, c'est-à-dire les pays de l'Union européenne qui ont adopté l'euro.
La BCE est l'organe qui dirige le Système européen de banques centrales (SEBC) et l'Eurosystème. Le SEBC comprend la BCE et les banques centrales nationales des États membres de l'UE, qu'ils aient ou non adopté l'euro. L'Eurosystème regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales des États membres de l'UE qui ont adopté l'euro. En attendant que tous les pays de l'Union européenne fassent partie de la Zone euro, l'Eurosystème accomplit des missions confiées au SEBC par le Traité de Maastricht.
L'objectif principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix et d'apporter son soutien aux objectifs économiques de l'Union européenne. Ses missions fondamentales sont :
- la définition et la mise en œuvre de la politique monétaire de la Zone euro. La politique monétaire, et donc le pouvoir de jouer sur l'offre de monnaie, était initialement aux mains des banques centrales nationales. En déléguant cette compétence à la BCE, les pays abandonnent au profit de l'Europe un important instrument de politique économique ;
- la conduite des opérations de change ;
- la gestion des réserves officielles de change ;
- la promotion du bon fonctionnement des systèmes de paiement.
Les organes de la Banque centrale européenne sont :
- le conseil des gouverneurs. Il regroupe les membres du directoire et les gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro. Il définit la politique monétaire de l'Eurosystème et prend les décisions nécessaires à l'accomplissement des missions qui lui sont confiées. Le conseil des gouverneurs évalue les évolutions économiques et monétaires et prend ses décisions de politique monétaire toutes les six semaines ;
- le directoire. Il se compose de six membres, dont un président et un vice-président nommés à la majorité qualifiée par les chefs d'État ou de gouvernement des pays de la zone euro. Il est chargé de la mise en œuvre de la politique monétaire décidée par le Conseil des gouverneurs et de la gestion courante de la BCE ;
- le conseil général. Il regroupe le président et le vice-président de la BCE et les gouverneurs des banques centrales des 27 pays membres de l'Union européenne. Il s'agit d'un organe transitoire qui prépare l'accès à l'euro de tous les membres de l'Union. Le conseil général sera dissous lorsque tous les États membres de l'Union européenne auront introduit la monnaie unique ;
- le conseil de surveillance prudentielle. Il est composé d'un président (nommé pour cinq ans), d'un vice-président (choisi parmi les membres du directoire de la BCE), quatre représentants de la BCE et des représentants des autorités de surveillance prudentielle nationales. Il se réunit toutes les trois semaines pour débattre des missions de surveillances prudentielle de la BCE.
La Banque centrale européenne décide de manière indépendante. Elle n'est soumise à l'autorité ni de la Commission européenne, ni du Conseil de l'Union européenne, ni du Conseil européen. Elle remet un rapport annuel sur ses activités au Parlement européen ainsi qu'à ces trois institutions.
Contrairement à la banque centrale des États-Unis ou à celle d'Angleterre, la BCE est soumis à une stricte orthodoxie monétaire, imposée initialement par l'Allemagne, concernant le rachat d'obligations des États membres de la Zone euro. Afin d'éviter tout risque inflationniste, il lui est en effet interdit d'acheter directement la dette des États et donc de monétiser les dettes publiques. Cette orthodoxie est aujourd'hui remise en question, suite à la crise de la dette, et beaucoup souhaite faire évoluer le mandat de la BCE dans le but de diminuer la pression des marchés sur les dettes souveraines.