Ensemble des communautés de la religion musulmane de Belgique qui constituent l'un des six cultes reconnus par l'État belge.
L'islam est arrivé en Belgique avec l'immigration d'une main-d'œuvre rendue nécessaire par l'expansion économique de l'après-Seconde Guerre mondiale. En 1964, des conventions ont été signées par l'État belge avec le Maroc et la Turquie pour organiser cette immigration. Si, initialement, seuls des travailleurs de sexe masculin étaient concernés, ils ont ensuite été rejoints par leurs familles et se sont établis durablement en Belgique. Après la fin de cette période d'immigration, la population musulmane de Belgique a continué à croître, essentiellement par le biais de l'accroissement naturel et du regroupement familial.
En 1974, le législateur a reconnu le culte islamique, c'est-à-dire qu'il l'a admis parmi les bénéficiaires du financement public. Toutefois, la concrétisation de cette décision a été difficile à mettre en place. Si les premiers cours de religion islamique ont été organisés dans les écoles dès 1978, il a fallu attendre 2007 pour que les premières mosquées soient reconnues et que les premiers imams voient leur traitement payé par le SPF Justice. La principale difficulté rencontrée au cours de ce processus a été la mise sur pied d'un organe représentatif pour le culte islamique. Négociant entre la nécessité de disposer d'un tel organe et l'interdiction constitutionnelle de s'ingérer dans l'organisation interne d'un culte, le gouvernement est parvenu à susciter la mise sur pied de l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB), qui a vu le jour en 1999. L'institution a traversé de nombreuses difficultés, notamment pour établir sa légitimité
L'EMB doit composer avec la coexistence de quatre cadres juridiques différents pour la reconnaissance des mosquées (dans chacune des Régions et en Communauté germanophone). Les traitements des ministres du culte islamique (imams) nommés auprès de communautés islamiques reconnues (mosquées) sont payés par le SPF Justice, tandis que les communautés reconnues par les gouvernements régionaux bénéficient d'un financement provincial (ou régional dans la Région de Bruxelles-Capitale). En effet, à l'instar du culte orthodoxe, le culte islamique est organisé sur une base territoriale provinciale et non pas communale. Les différents instruments législatifs (décrets ou ordonnances) ou réglementaires adoptés par les entités fédérées après la régionalisation de 2002 n'ont pas modifié cette organisation.
En 2020, on dénombrait 83 communautés islamiques reconnues, dont plus de la moitié situées en Région wallonne. En vertu de l'article 24 de la Constitution, des cours de religion islamique sont proposés dans les écoles des réseaux officiels des trois Communautés.
Depuis les attentats terroristes de Paris et de Bruxelles, en 2015 et 2016, les pouvoirs publics accordent une attention soutenue à la prévention de la radicalisation religieuse, et ont fait du financement public du culte islamique un instrument de cette politique. Dans ce cadre, ils mettent en place des procédures de reconnaissance et de contrôle plus contraignantes pour les mosquées et soutiennent des initiatives en faveur de la formation d'imams indigènes afin de soutenir le développement d'un « islam de Belgique ».
Site de l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB)
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