Ensemble de services accessibles à tous, à un prix abordable et pour une qualité donnée, indépendamment de la localisation géographique de l'utilisateur.
Le service universel se définit aujourd'hui, en Europe, comme un ensemble minimal de services d'une qualité donnée auquel tous les utilisateurs et les consommateurs ont accès, compte tenu de circonstances nationales spécifiques, à un prix abordable. C'est, par exemple, en vertu de ce principe que tout citoyen belge peut disposer d'une connexion au service de téléphonie fixe.
Le concept de service universel apparaît au début du 20e siècle, aux États-Unis, dans le secteur des télécommunications. Dans le contexte de l'extension et de la multiplication des réseaux téléphoniques indépendants sur le territoire du pays, la notion de service universel est un argument central dans la création d'un monopole sectoriel. Elle justifie l'élaboration d'un réseau national unique, détenu par une seule entreprise, mais accessible à tous les citoyens des États-Unis. Ces réseaux, en Europe, sont constitués et détenus par le secteur public.
En Europe, la notion de service universel fait seulement son apparition au début des années 1990, dans le contexte de la libéralisation progressive d'une série de services publics. Dans le domaine des communications, de l'énergie et des services postaux, essentiellement, l'obligation de service universel permet le maintien pour tous les utilisateurs de l'accessibilité et de la qualité des services lors du passage d'une situation de prestation de services sous monopole à celle de marchés ouverts à la concurrence.
La notion de service universel est, par nature, plus restrictive et individualisée que la notion de service public puisqu'elle n'intègre pas le principe d'égalité entre les utilisateurs. Dans le cadre d'un service public, tous les utilisateurs ont accès au même service, au même prix. Le service universel garantit quant à lui simplement que tous les utilisateurs ont au moins accès à un service de base, jugé indispensable. De ce fait, la notion de service universel peut à la fois servir de justification à la libéralisation (puisqu'elle offre la possibilité d'ouvrir aux marchés des services jusque-là considérés comme publics par nature) ou, au contraire, comme un frein (puisqu'elle soustrait à ces mêmes marchés une partie, parfois substantielle, des services concernés).