vice-Premier ministre

notice mise à jour en 2023

Ministre qui est le chef de file des membres du gouvernement fédéral appartenant à son parti politique et qui siège au Comité ministériel restreint (kern).

La fonction de vice-Premier ministre trouve son origine dans une règle coutumière qui s'est progressivement affirmée dans l'entre-deux guerres, avec le développement des gouvernements de coalition. On a ainsi reconnu, dans un contexte de gouvernements constitués de deux partis, des qualités représentatives particulières au chef de file des ministres appartenant au parti de la coalition allié à celui du Premier ministre. En 1958, le libéral francophone Albert Lilar a été le premier membre du gouvernement expressément « chargé de la suppléance du Premier ministre », tandis que, en 1961, le socialiste francophone Paul-Henri Spaak a été la première personne à porter le titre de « vice-Premier ministre ».

À partir des années 1970, le nombre des vice-Premiers ministres s'est accru avec l'augmentation du nombre de membres des coalitions gouvernementales, par suite de la scission linguistique des partis traditionnels et de l'apparition de nouveaux partis. C'est ainsi que, en 2020, le gouvernement présidé par Alexander De Croo (la Vivaldi, qui réunit les partis socialistes, les partis libéraux, les partis écologistes et les chrétiens-démocrates flamands) a atteint le nombre record de sept vice-Premiers ministres.

Si, le plus souvent, le parti qui occupe le poste de Premier ministre dispose également d'un poste de vice-Premier ministre, il est arrivé dans le passé que tel ne soit pas le cas. Parfois, un petit parti représenté au gouvernement fédéral ne reçoit pas non plus de poste de vice-Premier ministre.

Avec le Premier ministre, les vices-Premiers ministres constituent le Comité ministériel restreint (kern), qui est chargé de la préparation des dossiers avant leur passage en Conseil des ministres. Le kern a vu son importance se développer durant les dernières décennies ; désormais, les principales négociations entre partenaires de la majorité s'y déroulent et les accords politiques y sont conclus, le Conseil des ministres ne constituant parfois plus qu'une chambre d'entérinement des décisions prises en kern.

Les vice-Premiers ministres cumulent généralement cette fonction avec la direction d'un département ministériel ou service public fédéral important. Ils disposent de deux cabinets ministériels (ou cellules stratégiques) : l'un compétent pour les matières de leur département propre, l'autre pour l'ensemble des autres matières sur lesquelles ils sont amenés à s'exprimer en tant que figures importantes de leur parti.

Chaque vice-Premier ministre constitue le chef de file des ministres et secrétaires d'État de son parti ; sa désignation relève en général du président de son parti, dont il est le principal représentant au sein de la coalition gouvernementale et dont il constitue un informateur et un contact privilégié.

La fonction de vice-Premier ministre demeure très masculine : ce n'est qu'à partir de 1999 que des femmes ont reçu ce titre et, en 25 ans, seules 6 femmes l'ont porté, pour une cinquantaine d'hommes.

La rémunération des vice-Premiers ministres est identique à celle du Premier ministre ; elle dépasse donc quelque peu celle des autres ministres fédéraux.

Une fonction comparable est apparue dans les gouvernements de Communauté et de Région : on parle alors de vice-président(e) ou de vice-ministre-président(e). Elle n'existe toutefois pas au sein du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale.

Composition des gouvernements nationaux et fédéraux depuis 1944

Fragments sonores (RadioPanik)

« vice-Premier ministre »

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