Ensemble des engagements financiers des administrations publiques en cours à la fin d'une période donnée.
Depuis l'établissement d'un système de grande circulation monétaire au Moyen Âge, rendu possible par l'essor de la banque moderne, les princes ont pris l'habitude de recourir à l'emprunt, à titre personnel, pour leurs besoins de financement, principalement militaires. Avec l'augmentation de l'ampleur et du coût de ces guerres, ces emprunts sont progressivement dissociés de la personne du souverain pour être associés à ces nouvelles abstractions que sont les États modernes. Il s'agit alors, à proprement parler, de dettes publiques.
Avec le Traité de Maastricht (1992) et la définition des critères de convergence, l'Union européenne a adopté un système européen de comptabilité qui sert de référence pour les analyses de données macroéconomiques et les comparaisons internationales des pays membres. Les États se sont par la même occasion entendus sur une définition commune de la dette publique désormais lue comme la valeur nominale de tous les engagements bruts en cours à la fin de la période (année, trimestre) du secteur des administrations publiques, à l'exception des engagements dont les actifs financiers correspondants sont détenus par ce même secteur.
La dette publique au sens du Traité de Maastricht est une dette brute, elle ne tient donc pas compte des actifs possédés par l'État et ses entités. La dette nette, préférée par certains économistes mais moins évidente à chiffrer, est obtenue en soustrayant de l'endettement brut les actifs financiers et physiques détenus par le secteur des administrations publiques.
La dette publique peut également être subdivisée en dette directe et en dette indirecte (ou débudgétisée). La dette directe est contractée directement par les pouvoirs publics (l'État, une entité fédérée ou une commune, par exemple) pour couvrir ses propres besoins. La dette indirecte est contractée au profit de certaines institutions ou services publics. Les charges d'amortissement et d'intérêt de cette dette sont supportées par l'État et imputées dans les budgets des administrations qui ont la tutelle sur les organismes emprunteurs.
Dans le but de coordonner leurs politiques budgétaires, les États membres de l'Union européenne ont adopté en 1997 le Pacte de stabilité et de croissance. Cet instrument désigne un ensemble d'objectifs et de critères que les pays de la Zone euro se sont engagés à respecter, dont celui de maintenir le rapport de la dette publique au PIB en-dessous du seuil de 60 %. En 2012, la crise budgétaire européenne et l'exigence de réduire les niveaux de dette publique qui en a découlé ont accéléré l'adoption de nouvelles règles et de sanctions destinées à renforcer la discipline budgétaire et à garantir la stabilité économique au sein de la zone euro. En 2016, la dette belge s'élève à 105,7 % du PIB. Les dettes publiques de l'ensemble des pays de l'Union européenne se chiffrent à 83,2 % du PIB oscillant entre la dette grecque (180,8 %) et la dette estonnienne (9,4 %).
En Belgique, l'administration en charge d'assurer la gestion opérationnelle et le service financier de la dette publique fédérale est l'Agence de la dette. Son rôle est de minimiser le coût du financement de l'État dans le cadre d'une gestion prudente des risques et en respectant les objectifs généraux fixés par les politiques budgétaire et monétaire.
Aujourd'hui, l'État peut se procurer des ressources par l'emprunt sous diverses formes, dont les plus classiques sont :
- l'émission d'obligations, c'est-à-dire de titres au porteur remboursables à une échéance fixe et générant des intérêts fixes également (plus de 80 % de la dette de l'État fédéral belge en 2018) ;
- l'émission de bons du Trésor ou de certificats de Trésorerie remboursables à plus court terme et également productifs d'intérêts fixes.
Le coût de financement de la dette dépend essentiellement du taux d'intérêt associé à l'émission des titres de dette par l'État. Ce taux est notamment influencé par les notes accordées par les agences de notation qui jugent de la soutenabilité de l'endettement du pays.