Espace économique européen (EEE)

notice mise à jour en 2018

Association économique regroupant au sein d'une zone de libre-échange les États membres de l´Union européenne (UE) et ceux de l´Association européenne de libre-échange (AELE), excepté la Suisse.

L'Espace économique européen (EEE) associe, depuis 1994, 31 pays européens. Il s'agit des pays membres de l'Union européenne, d'une part, et des pays membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE), d'autre part, à l'exception notable de la Suisse.

Depuis la création de cette association en 1960, le principal partenaire commercial de l'AELE est la CEE (aujourd'hui Union européenne). En 1989, Jacques Delors, président de la Commission européenne, a proposé un nouveau partenariat entre les deux organisations en étendant les règles du marché commun aux pays de l'AELE avec le Traité sur l'Espace économique européen (EEE).

Signé à Porto le 2 mai 1992 entre l'Europe des douze et les sept États membres de l'AELE (Autriche, Finlande, Islande, Liechtenstein, Norvège, Suède et Suisse), le Traité sur l'EEE est entré en vigueur le 1er janvier 1994. La Suisse n'y a cependant pas adhéré puisque le traité y a été rejeté par référendum en décembre 1992. Le Liechtenstein a ratifié son adhésion à l'EEE le 9 avril 1995 par référendum.

Depuis le Traité de Porto, tout pays qui intègre l'Union européenne doit également adhérer à l'Espace économique européen. Aujourd'hui, l'EEE comprend les 28 États membres de l'Union européenne et trois des quatre pays que compte encore l'AELE (l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège).

Le Traité de Porto a mis en place, au sein de l'Espace économique européen, les quatre libertés du marché intérieur de l'Union européenne – la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et des personnes (uniquement des travailleurs salariés et des indépendants) ainsi que les politiques y afférentes (concurrence, transport, énergie et coopération économique et monétaire). Ses membres doivent donc se conformer aux règles communautaires dans les domaines de la concurrence, des aides publiques, de l'ouverture des marchés publics, du droit des sociétés et de la protection des consommateurs. Par contre, l'accord ne concerne pas la politique agricole commune ni la politique commune de la pêche. L'accord EEE ne couvre pas non plus les domaines suivants : l'union douanière, l'Union économique et monétaire (UEM), la politique commerciale commune, la politique étrangère et de sécurité commune, la fiscalité, le domaine de la justice et des affaires intérieures (bien que tous les pays de l'AELE soient membres de l'espace Schengen).

Quatre organes communs dirigent l'EEE :

  • Le Conseil de l'EEE se compose de membres du Conseil de l'Union européenne et de la Commission européenne, d'une part, et des ministres des Affaires étrangères des trois pays de l'AELE membres de l'EEE, d'autre part. Il se réunit deux fois par an pour définir l'orientation stratégique dans la mise en œuvre et l'évolution de l'accord, ainsi que les orientations générales à l'intention du Comité mixte ;
  • Le Comité mixte de l'EEE est composé de représentants de la Commission européenne et des ambassadeurs des trois pays de l'AELE. Il est chargé de la gestion courante de l'EEE et se réunit régulièrement pour adopter, par consensus, des décisions concernant la transposition d'actes législatifs de l'Union européenne dans l'EEE. Il constitue également un lieu d'échange de points de vue et d'informations, afin de fournir une interprétation homogène de l'accord et de régler tout différend pouvant surgir entre les parties contractantes ;
  • Le Comité parlementaire mixte de l'EEE est composé de membres du Parlement européen et des parlements des trois États membres de l'AELE concernés par l'accord EEE. Il ne participe pas au processus décisionnel, mais assure le suivi et l'examen des politiques et décisions de l'Union européenne pertinentes pour l'EEE ;
  • Le Comité consultatif de l'EEE se compose de membres du Comité économique et social européen et du Comité consultatif de l'AELE. C'est le lieu de rencontre entre les interlocuteurs sociaux (représentants des organisations patronales et des syndicats).

En outre, des organes extérieurs à l'EEE veillent au respect des obligations découlant de l'accord EEE et à la mise en œuvre, à l'application ou à l'interprétation de ses règles. Il s'agit, pour les États membres de l'Union européenne, de la Commission européenne, d'une part, et de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), d'autre part. Pour les trois États membres de l'AELE, ce sont l'Autorité de surveillance AELE et la Cour de justice AELE. La Suisse, bien que ne faisant pas partie de l'EEE, possède le statut d'observateur au sein du Comité parlementaire mixte de l'EEE et du Comité consultatif de l'EEE. La Suisse a par ailleurs signé des accords bilatéraux avec l'Union européenne.

Voir aussi : Association européenne de libre-échange (AELE), Union européenne (UE)

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