absentéisme politique

notice mise à jour en 2024

Absence des électeurs ou des élus au moment de remplir des obligations civiques.

  1. L'absentéisme des électeurs consiste en leur non-participation aux scrutins. Il se mesure par la différence entre le nombre d'électeurs inscrits et le nombre d'électeurs ayant déposé un bulletin dans l'urne. Dans un pays comme la Belgique, où le vote est obligatoire, il ne peut y avoir, en droit, d'absentéisme pur et simple. Mais il y a un absentéisme de fait qui est soit excusé (personnes incapables de se déplacer pour raison médicale, décédées après l'établissement de la liste électorale, en voyage à l'étranger le jour de l'élection…), soit réprimé par des peines très légères (pour autant qu'il soit poursuivi). L'obligation de voter introduite dans la Constitution belge en 1893 a fait baisser le taux d'absentéisme de 16 % en 1892 à environ 6,5 % en 1894. Lors des élections pour la Chambre des représentants de 2024, le taux d'absentéisme était dans l'ensemble du pays de 11,55 % en moyenne, sans que l'on puisse distinguer l'absentéisme excusé et l'absentéisme répréhensible. Lors des élections régionales et communautaires de 2024, le taux d'absentéisme était de 13,19 % en Région wallonne, de 16,14 % en Région de Bruxelles-Capitale, de 6,47 % en Région flamande et de 12,61 % pour l'élection du Parlement de la Communauté germanophone.

  2. L'absentéisme des élus se traduit par leur non-participation aux séances d'une assemblée. Ces absences peuvent être justifiées par la maladie, par un voyage officiel, par la présence dans une autre assemblée qui tient une séance au même moment, voire par l'abandon de séance par un groupe politique en guise de protestation. Les différentes assemblées parlementaires, confrontées à l'absentéisme des élus, ont adopté des règlements visant à pénaliser les parlementaires en cas d'absence trop importante. Les mêmes sanctions prévalent ainsi pour le Parlement wallon, le Parlement de la Communauté française, le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale (et, par la même procédure, l'Assemblée réunie de la Commission communautaire commune), l'Assemblée de la Commission communautaire française et la Chambre des représentants. Il est prévu que si un député a pris part sans excuse admise à moins de 80 %, 70 % ou 50 % des votes inscrits à l'ordre du jour, son indemnité parlementaire sera amputée respectivement de 10 %, 30 % ou 60 % ; le calcul est effectué sur la présence en séance plénière pour la Chambre et sur la présence en commission dans le cas des autres assemblées. Au Parlement flamand, une sanction financière partielle est prévue à partir de cinq semaines d'absence injustifiées consécutives lors des séances plénières. Quant au Parlement de la Communauté germanophone, ses membres recevant des jetons de présence, ils sont d'office sanctionnés financièrement en cas d'absence. Ces mesures incitent les parlementaires à participer à ces moments importants dans la vie des assemblées que sont les votes des lois, décrets ou ordonnances (selon l'assemblée concernée), les votes de confiance et les votes sur des motions de méfiance, les votes sur des propositions de résolution, etc. Ces aspects ne constituent toutefois qu'une partie des travaux de leur assemblée.

Voir aussi : abstention, abstentionnisme

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